JICOSH was closed in 2008. For further information, please contact JISHA.

Concernant la Campagne pour la participation de tous à « Zéro accident »

1.Méthode de mise en pratique de la Campagne « Zéro accident »

image1

La méthode concrète appliquée sur les lieux de travail pour réaliser le concept de respect de l’homme de la Campagne « Zéro accident » est basée sur des exercices de prévision des dangers et de « Formulations avec le doigt pointé » constituant une façon de sécurité par anticipation. En outre, les actions réalisées de façon unifiée, conformément à cette méthode, sont appelées « Actions de prévision des dangers ».

  1. Exercices de prévision des dangers (KYT)

    *KYT (K: kiken (dangers),Y: yochi (prévision),T: training (exercices)

    Il s’agit des exercices de sécurité par anticipation sur les lieux de travail consistant à discuter, réfléchir et comprendre en petits groupes (ou même individuellement par une auto interrogation et réponse) tout ce qui concerne les « facteurs de danger » existant de façon latente sur les lieux de travail ou lors des opérations effectuées (actions ou situations risquées pouvant être à l’origine d’un sinistre ou d’un accident du travail) et les « phénomènes » (types d’accidents) qui en sont à l’origine ; et ce pour déterminer les points constituant un danger et le but de l’action, puis pointer du doigt et réciter en chœur ou pointer du doigt et formuler avant la réalisation de l’activité ; le tout par l’intermédiaire de fiches illustrant les opérations effectuées ou les lieux de travail ou en situation réelle sur le terrain avec des exercices ou démonstrations des opérations à accomplir.

    Les exercices de prévision des dangers se composent à la base de la méthode fondamentale KYT en 4 étapes et des réunions brèves, incluant les entrainements STK d’instructions de travail effectués au niveau des personnels chargés de délivrer les instructions, les KY individuels, les KY par interrogation, les KY sur un point précis au niveau des équipes, les SKYT, les KYT 1 personne réalisés au niveau individuel, les KYT avec carte d’auto interrogation et réponse, la méthode individuelle KYT en 4 étapes (les KYT transpor, les KYT réunions, les KYT avec exemple d’accident), etc.

    *STK (S: sagyo (travail) T: team (équipe) K: kiken-yochi (Prèvision des dangers)
    *SKYT (Shot Time (courts) KYT)

    La méthode fondamentale KYT en 4 étapes qui est à l’origine de toutes ces méthodes consiste à résoudre les problèmes de façon progressive en organisant des discussions d’expression libre entre les membres sur le thème « Quels sont les dangers latents existant ? » dans le cadre des opérations effectuées et sur les lieux de travail présentés sur les fiches d’illustration.

    • 1ère étape (conscience de la situation) Quels sont les dangers latents qui existent ?
    • 2ème étape (recherche de l’essentiel) Voici les points qui constituent un danger.
    • 3ème étape (élaboration de mesures) Que feriez-vous dans une telle situation ?
    • 4ème étape (définition des objectifs) Voici les points qui constituent un danger.

    Les KYT se basent sur une méthode consistant à aiguiser la sensibilité permettant de reconnaître les danger, partager les informations les concernant, améliorer les compétences de résolution des problèmes par une pratique lors des réunions, approfondir la concentration par l’application des « Formulations avec le doigt pointé » pour chaque point important du travail et renforcer la volonté de mise en pratique par un travail d’équipe.

  2. « Formulations avec le doigt pointé »

    Afin d’effectuer le travail en toute sécurité et à l’abri des erreurs, il s’agit pour chaque point important du travail de dire « (…) Ok ! » et tendant fermement le bras pour désigner du doigt le point concerné et de confirmer à haute et intelligible voix par une formulation appelée « Formulation avec le doigt pointé ».

    Ces « Formulations avec le doigt pointé » qui permettent d’engager un nouveau niveau de prise de conscience et d’établir des conditions correctes et claires, sont un moyen de renforcer la précision et la sécurité du travail et constituent des actions de mise en pratique à travers la collaboration mutuelle de tous visant une garantie de la sécurité fondée sur un concept de respect de l’homme et elles commencent à fonctionner lorsqu’elles sont développées sur l’ensemble du lieu de travail.

    Méthode de « Formulation avec le doigt pointé »
    Méthode de « Formulation avec le doigt pointé »
    Méthode de « Récitation avec le doigt pointé »

    Les résultats de tests d’évaluation des effets des « Formulations avec le doigt pointé » effectués en 1994 par l’Institut de recherche technique des chemins de fer (Railway Technical Research Institute) (Fondation d’utilité publique) ont montré qu’en comparaison avec le « cas où rien de spécial n’était effectué », les « Formulations avec le doigt pointé » avaient permis de réduire le taux d’erreurs produites à un niveau inférieur à 1/6ème.

  3. « Récitations avec le doigt pointé »

    Les « Formulations avec le doigt pointé » sont en principe effectuées par une seule personne mais on les désigne également sous le nom de « Récitations avec le doigt pointé » lorsqu’elles sont effectuées à plusieurs. Tous les participants désignent du doigt l’objet concerné et grâce à une confirmation par une récitation, la motivation mutuelle concernant la réalisation des objectifs peut être réaffirmée car cette méthode vise à renforcer l’esprit d’équipe et la solidarité des participants.

    Lors des « Récitations avec le doigt pointé », il existe également une forme de type « Touch and call » où tous les participants ont un contact physique (tapes dans les mains, mains superposées, cercles, etc.)

  4. Autres méthodes de mise en pratique

    Il existe également :

    • des KY de santé, des exercices d’écoute active, des méthodes de méditation d’une minute, du « Hachidankin » (Gymnastique de renforcement de la force physique transmise parmi le peuple chinois depuis l’ancien temps et qui signifie littéralement « 8 sortes de mouvement renforçant le corps »),
    • des méthodes de résolution des problèmes en 4 étapes, des réunions « hiyari-hatto* » (*les expériences concernant des accidents évités de justesse), des KYT « hiyari-hatto* »,
    • des cercles de mise en place systématique de chaînes, etc.

2.Pour éviter les accidents résultant d’erreurs humaines

Il existe beaucoup de cas de sinistres ou d’accidents du travail résultant d’erreurs humaines telles que des erreurs de manipulation, erreurs de jugement ou erreurs d’opération qui sont le propre de l’homme et on peut considérer que la plupart de ces erreurs ont à leur source des facteurs psychologiques humains. Lorsque l’on observe la façon dont surviennent les accidents du travail, les cas de non-respect de la sécurité, c'est-à-dire de déficiences concernant les équipements mécaniques ou les méthodes de travail, représentent 80% du total et tout lieu où une opération est effectuée est constamment confronté aux problèmes d’erreurs humaines. Parmi les comportements à risque, il existe des cas d’accidents provoqués par l’inexpérience, mais les accidents provoqués par des erreurs humaines représentent environ 90% du total.

Les erreurs (méprises sensorielles) ou l’inattention qui sont le propre des actions humaines sont appelées « le propre de l’homme » ; et les erreurs résultant de ce « propre de l’homme » sont appelées « erreurs humaines ».

L’homme est à l’origine de comportements à risques

Pour faire face aux erreurs humaines

  1. Mesures du point du vue matériel (plan matériel)

    Pour éviter les erreurs humaines, il est nécessaire de promouvoir des mesures pour la sécurité et la santé sur le plan matériel (installations, machines, environnement, matières premières, etc.).

  2. Mesures du point de vue humain (plan humain - matériel)

    Tout en prenant des mesures sur le plan matériel, il est nécessaire d’organiser les interactions entre homme et matériel et homme et travail du point de vue des Systèmes homme - machine.

  3. Mesures des facteurs humains

    A partir d’une unité avec la gestion de la sécurité et de la santé sur le plan aussi bien matériel qu’humain, les actions de prévision des dangers incluant de façon systématique la Campagne « Zéro accident », les exercices de prévision des dangers (KYT) et les « Formulations avec le doigt pointé » sont efficaces comme mesures pour lutter contre les erreurs humaines au niveau « homme - cœur (dimension humaine) ».

3.Départ de la Campagne « Zéro accident »

L’Association japonaise pour la sécurité industrielle et la santé (Japan Industrial Safety and Health Association(JISHA)) qui existe depuis maintenant plus de 40 ans a été fondée en 1964, à une époque dite de « forte croissance économique », conformément à la Loi sur les groupes de prévention des accidents du travail avec pour vocation principale de soutenir les actions de prévention des accidents du travail.

Depuis sa fondation, elle a organisé de nombreuses actions en rapport avec la prévention des accidents du travail, et la Campagne pour la participation de tous à « Zéro accident » (Abréviation : Campagne « Zéro accident ») a été lancée de façon systématique en 1973, alors que la JISHA existait depuis 10 ans, en tant que campagne soutenue par l’ancien Ministère du travail et s’inspirant notamment des méthodes des actions QC (contrôle de qualité), car il s’agissait alors de développer une nouvelle campagne d’actions de prévention des accidents du travail alors que le Conseil de sécurité nationale (National Safety Council : NSC) avait lancé à l’époque aux Etats-Unis une campagne appelée « Zero in on safety » (Visons la sécurité) dont la conception avait été adoptée.

4.Qu’est-ce que la Campagne pour la participation de tous à « Zéro accident » ?

image2

Il s’agit d’une campagne visant la création d’une ambiance pleine de bonne humeur et d’entrain sur les lieux de travail par la résolution des points dangereux ou problématiques appelant la participation de tous grâce à l’anticipation de la sécurité et de la santé, avec un objectif ultime de « Zéro accident » et « Zéro maladie » ne tolérant pas le moindre accident du travail et prenant soin de chaque homme pour se placer du point de vue du travail à la base et se fonder sur un concept fondamental de respect de l’homme qui considère « chaque individu comme un être irremplaçable ».

5.A l’origine de la Campagne « Zéro accident »

Ces individus irremplaçables sont des personnes qui portent toutes un nom propre. Aucune d’entre elles ne peut être blessée ou mourir sous prétexte que c’était inévitable. Aucune personne sur les lieux de travail ne saurait être blessée et pour cela, l’anticipation de la sécurité et de la santé qui nécessite la participation de tous est l’esprit et l’origine de cette Campagne « Zéro accident ».

Dans cette Campagne « Zéro accident », le concept de respect de l’homme n’est pas considéré comme le simple concept d’une campagne psychologique. Savoir comment réaliser ce concept et comment le promouvoir de façon concrète est le rôle de la « méthode » ; et tirer parti de cette méthode sur le terrain repose sur une « mise en pratique ». C’est d’abord à partir d’un concept (un esprit) et de la méthode efficace qui en découle que la « mise en pratique » peut fonctionner. La Campagne « Zéro accident » est mue par la entité triple « concept – méthode – mise en pratique » et la Campagne « Zéro accident » ne peut exister si l’une d’entre elles est absente.

6.Les 3 principes du concept de base de la Campagne « Zéro accident »

La Campagne « Zéro accident » est basée sur les 3 principes de « Zéro », « Anticipation » et « Participation ».

Ils sont appelés les 3 principes du concept de base.

  1. Principe de « Zéro »

    La notion de « Zéro » n’envisage pas simplement la disparition des accidents mortels ou des accidents nécessitant un arrêt de travail mais repose sur la réduction à zéro de tous les types d’accidents, y compris non seulement les accidents du travail ou les maladies professionnelles mais aussi les accidents de la circulation, à travers la découverte, la prise de conscience et la résolution de tous les dangers (problèmes) qui existent à l’état latent en premier lieu lors des diverses opérations effectuées sur les lieux de travail mais également dans la vie quotidienne de chacune des personnes travaillant.

  2. Principe d’ « Anticipation »

    L’ « Anticipation » désigne le fait de prévoir et de prévenir avant de passer à l’action les sinistres et accidents qui surviennent par une découverte, prise de conscience et résolution non seulement des dangers qui existent lors des diverses opérations effectuées sur les lieux de travail, mais également de tous les dangers (problèmes) latents dans la vie quotidienne de chacune des personnes travaillant afin de créer des lieux de travail pleins de bonne humeur et d’entrain avec l’ « Anticipation » ultime visant « Zéro accident » et « Zéro maladie ».

  3. Principe de « Participation »

    La « Participastion » désigne la mise en pratique d’actions de résolution des problèmes à travers la collaboration mutuelle de tous les intervenants (dirigeants, responsables, personnel, travailleurs), par leur investissement autonome et spontané en fonction de leurs différents postes et positions afin de découvrir, prendre conscience et résoudre les dangers (problèmes) latents lors des opérations effectuées ou sur les lieux de travail.

7.Les 3 piliers de soutien de la Campagne « Zéro accident »

Les actions de développement de la Campagne « Zéro accident » reposent sur 3 piliers fondamentaux et indispensables qui sont l’ « Attitude de gestion des dirigeants », la « Mise en place systématique de chaînes d’intervention » et l’ « Activation des actions spontanées sur les lieux de travail ». Ces 3 piliers indissociables permettent par leur association de développer la Campagne « Zéro accident ».

  • L’attitude de gestion des dirigeants

    La sécurité et la santé dépendent tout d’abord de la sévérité de l’attitude de gestion des dirigeants face aux principes de « Zéro accident » et « Zéro maladie ». La Campagne débute par la décision de la part des dirigeants de respecter l’homme considérant que « Chaque travailleur est important », que « Personne ne saurait être blessé ». Le changement de la conscience des dirigeants est la clé d’un changement général. Le passage à la conception de « Zéro » doit émaner du sommet.

  • La mise en place systématique de chaînes

    Pour faire progresser la sécurité et la santé, il est indispensable que les dirigeants (formant une chaîne) mettent en pratique la sécurité et la santé en s’organisant de façon unifiée et en prenant l’initiative de façon exemplaire. On appelle cela la création d’une chaîne de la sécurité et de la santé. La gestion complète de la sécurité et de la santé grâce à cette chaîne constitue le deuxième pilier.

  • L’activation des actions spontanées sur les lieux de travail

    La plupart des accidents du travail sont le produit d’erreurs humaines et il est nécessaire que chaque travailleur prenne clairement conscience du fait que la responsabilité ne peut être rejetée sur un autre. Chaque personne doit se rendre compte qu’elle est un être irremplaçable possédant une famille et des charges s’y rattachant et que « Zéro accident » ne peut commencer qu’à partir des actions en petits groupes considérant la sécurité et la santé comme des problèmes à traiter personnellement mais également entre collègues de travail.

Si chacun ne met pas en pratique des actions considérant que « Je ne dois absolument pas être blessé(e) », « Aucun de mes collègue de travail ne doit être blessé(e) » et que pour cela il s’agit de « S’investir ensemble » ou « D’agir ainsi », il n’est pas possible d’assurer la sécurité sur les lieux de travail.

8.Le système de gestion de la sécurité et de la santé au travail et l’application systématique de la Campagne « Zéro accident »

Le système de gestion de la sécurité et de la santé au travail dans le cadre duquel les dirigeants annoncent les orientations de la sécurité et de la santé, réalisent des projets pour atteindre ses objectifs, définissent clairement le rôle des responsables à chaque niveau de la chaîne, les responsabilités et les attributions, lancent les cycles PDCA (Plan (Planifier)・Do (Faire)・Check (Vérifier)・Act (Agir)) aux différents échelons, définissent les dangers ou les facteurs nocifs et les suppriment ou les réduisent ; est une méthode efficace pour concrétiser les trois piliers qui soutiennent la Campagne « Zéro accident », à savoir l’ « Attitude de gestion des dirigeants », la « Mise en place systématique de chaînes d’intervention » et l’ « Activation des actions spontanées sur les lieux de travail ».

Comme ce système est appliqué par l’homme, il ne peut fonctionner convenablement que grâce la volonté et l’enthousiasme de l’homme, c’est-à-dire des dirigeants, le personnel de la chaîne et de toutes les personnes présentes sur les lieux de travail. On peut donc considérer que ce système de gestion de la sécurité et de la santé au travail est encore plus efficace et contribue à la prévention des accidents du travail grâce à son application systématique avec la Campagne « Zéro accident » qui réalise la création d’un climat de travail et le développement des ressources humaines en canalisant toutes ces volontés et énergies.